#HISTORIQUE#
Sur la Terre des "ENFANTS DU MALHEUR " de l'Armée Française.
Les Bataillons d'Afrique, les fameux "Bat d'AF" furent crée par ordonnance en juin 1832 et stationné en Algérie.
Les Bataillons d'Afrique.étaient des Corps régulièrement constitués où étaient appelés tous les hommes qui, au moment de leur incorporation, avaient subi une condamnation de droit commun supérieur à 6 mois.
Les militaires qui pendant leur service dans un régiment quelconque commettaient un délit, après avoir purgé leur peine, terminaient leur temps au Bat d'AF.
L'ensemble des Pénitenciers Militaires situés en Afrique du Nord étaient désignés par le nom de BIRIBI.
"les Bat d'AF étaient des "Corps d’Épreuves" qui recevaient, au sortir des sections de discipline ou des Pénitenciers Militaires, les soldats libérés de BIRIBI. C'était une sorte de sas, à la discipline plus stricte, dans lequel ces hommes devaient faire la preuve qu'ils méritaient désormais de rejoindre une unité régulière. " extrait de BIRIBI par Dominique KALIFA (ouvrage conseillé ).
La « spécificité » de son recrutement, qui y réunit un bon nombre de voyous, fait des bataillons d'Afrique un endroit privilégié pour forger les réseaux du milieu parisien de l'entre-deux-guerres.
Les grands Caïds de l'Epoque ont tous faits leurs Classes dans ces fameux Bat d'AF.
Pierre LOUTREL dit "Pierrot le FOU" et Jo ATTIA dit "Jo le Boxeur" se lient d'amitiés au Bat d'AF à Tataouine avant de former quelques années plus tard le Gang des Tractions Avant avec quelques autres Truands du Milieu de l'Epoque:
Emile Buisson dit "Mimile", Abel DANOS dit "le Mammouth", René GIRIER dit "René la CANNE", Henri FEUFEU dit "Riton le Tatoué", Georges Boucheseiche, Raymond Naudy dit "le Toulousain", François MARCANTONI et Louis Querard dit "P'tit Louis le Nantais".
La plupart d'entres eux si ce n'est tous sont passés par les Bat d'AF et arborent sur leur derme une bien belle collection de Fleurs de Bagne "made in Tataouine".
MARTYR MILITAIRE
L'Affaire AERNOULT-ROUSSET:
Le 2 juillet 1909, au camp de Djenan-el-Dar (Algérie) le disciplinaire Albert Aernoult est battu à mort par trois gradés : le lieutenant Sabattier, et les sergents Casanova et Beigner. Témoin de la scène, Émile Rousset, disciplinaire lui aussi, décide de dénoncer ce crime aux autorités supérieures, trop de crimes de ce genre restant impunis selon lui, mais la hiérarchie militaire va tout faire pour l'en empêcher. Malgré les menaces, les tortures, le cachot, Rousset ne cède pas. Il est menacé du conseil de guerre s'il persiste encore et c'est ce qui lui arrivera. Le 19 juillet 1910, Il passe devant le conseil de guerre d'Oran, où on essaie encore de lui imposer le silence, il est condamné à cinq ans de prison et incarcéré au pénitencier de Douéra.
Mais Rousset avait réussi à alerter la presse métropolitaine par une lettre dénonçant le crime des trois militaires.Un comité de soutien se crée en France et l'affaire Rousset prend de l'ampleur. Grâce à cette mobilisation Rousset sera libéré avant d'avoir fini de purger sa peine.
Les Bouzillés du Bat D'AF
A l′heure de la sieste, dans la pénombre des chambrées, douloureusement, disciplinaires et bataillonnaires ont reporté sur leur peau l’expression et les signes de leur expérience.
Les tatouages furent en effet la grande affaire de Biribi, où tous les hommes ou presque étaient « bleus ». Certains arrivent déjà tatoués au bataillon (un quart selon les comptages de Lacassagne, près de la moitié selon ceux du docteur Combe), souvenirs de la prison ou de la maison de correction, mais c’est pour la plupart dans les bagnes d’Afrique qu’ils livrent, en dépit de l’interdiction officielle, leur corps à l’aiguille du tatoueur.
Alexandre LACASSAGNE, qui exerce en Algérie de 1878 à 1880 comme médecin auprès du 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique, alors stationné à Médéa près d’ Alger, entreprend un relevé systématique des tatouages des hommes du bataillon et publie en 1881 le premier ouvrage sur la question : Les Tatouages. Etude anthropologique et médico-légale.
En appliquant une toile transparente sur le corps tatoué de 360 bataillonnaires et de 18 détenus du pénitencier militaire d’Alger, il décalque scrupuleusement 1333 tatouages qu’il colle sur des cartons de la même dimension, obtenant ainsi une reproduction «mathématique» du dessin, et complète l’enquête d’une batterie de vingt questions très précises portant sur le tatoué, le tatoueur, les procédés employés, les réactions du corps, les tatouages, etc.
L’étude de Lacassagne est suivie de nombreuses autres, souvent publiées dans la revue qu’il a créée, les Archives d’anthropologie criminelle, emplie d’études sur les tatouages. extrait de BIRIBI par DK .